VARSOVIE (AFP) - Un "Casse-toi, pauvre con", que l'actuel président polonais Lech Kaczynski a lancé il y a plus de cinq ans à un homme qui le critiquait ouvertement dans la rue, n'a cessé de le poursuivre jusqu'à ce jour.
Les mots employés en polonais "Spieprzaj dziadu" sont à peu près l'exacte traduction du "Casse-toi, pauvre con" proféré par le président français Nicolas Sarkozy samedi à un visiteur du Salon de l'agriculture à Paris.
Le 4 novembre 2002, alors qu'il était en campagne pour se faire élire maire de Varsovie, Lech Kaczynski avait ainsi apostrophé un passant qui accusait les hommes politiques de fuir les problèmes "comme des rats".
La scène s'était passée dans un quartier reculé de Varsovie, mais elle a eu pour témoins un journaliste et une équipe de télévision. Elle a été rapportée le lendemain dans l'influent quotidien Rzeczpospolita. Et surtout, la vidéo s'est retrouvée sur internet.
Lech Kaczynski s'est constamment vu reprocher cette petite phrase lorsqu'il a été candidat à l'élection présidentielle à l'automne 2005. L'opposition libérale a alors parlé d'une "doctrine Casse-toi pauvre con" de Lech Kaczynski et de son frère jumeau Jaroslaw, pour désigner leur manque d'intérêt pour les exclus de la société.
Après la double victoire des Kaczynski aux législatives et à la présidentielle de 2005, leurs opposants ont fait du "Casse-toi, pauvre con" un mot d'ordre adressé aux jumeaux eux-mêmes.
Un site, www.spieprzajdziadu.pl, a vu le jour et des milliers de gens se sont mis à porter un bracelet en plastique marqué du désormais célèbre "Spieprzaj dziadu".
Le mot d'ordre est revenu en force durant la campagne des législatives anticipées d'octobre 2007, qui a débouché sur une défaite écrasante du parti conservateur des Kaczynski au profit des libéraux de Donald Tusk. Marginalisé, le président Lech Kaczynski a désormais une cote de popularité détestable.
Source: AFP